LA TAILLE DES PIERRES DE COULEURS | FR
Le lapidaire est le terme approprié pour définir celui qui taille des pierres de couleur. Celui qui exerce ce métier se nomme un lapidaire. Ce travail se différencie complètement de celui du tailleur de diamant. La technique ainsi que les différentes propriétés chimiques, optiques et physiques sont différentes.
De tout temps, l'homme a voulu polir des gemmes, soit par plaisir, soit dans le but de les offrir.
Quelle énorme satisfaction pour un artisan lorsqu'il a pu métamorphoser de ses mains un morceau de roche terne et difforme en une pierre scintillante lançant mille éclats, ou donner à une pierre mate le poli comparable à celui d'un miroir!
Remarquons d'ailleurs que les premiers miroirs étaient des pierres dures polies, les ... miroirs des incas- ne sont autres que des obsidiennes. Les premières peuplades civilisées pratiquaient la taille des pierres qu'elles trouvaient, mais plus tard les hommes importèrent de régions lointaines des gemmes et des minéraux plus rares.
Très souvent on attribua aux pierres un caractère magique ou religieux. La pierre taillée montée dans un bijou fut dès le début des temps un signe de statut, de réussite matérielle et le travail des minéraux prit une extension comme par exemple chez les Égyptiens (taille de la malachite et du lapis-lazuli).
Surtout séduit par les couleurs, les formes de ces «cailloux », l'homme s'adonna au polissage puis à la taille proprement dite, d'abord en cabochon. Il passa ensuite au facettage ou encore à la sculpture des pierres. Il apprit à découvrir les gisements, d'abord au hasard des recherches, puis avec plus de discernement, il parcourut le lit des rivières où des roches désagrégées furent charriées. Cela permit de remonter jusqu'au gisement lui-même. On put donc étudier la morphologie du terrain contenant les minéraux et pierres précieuses.
La taille des pierres resta toujours un secret familial ou de la corporation, se transmettant du maître à son élève. Chaque pierre nécessite une autre méthode de façonnage. La conservation de la couleur et le polissage, sont les problèmes majeurs du lapidaire. L'essor et le succès que connut la minéralogie au courant de la 2èm partie du siècle passé changèrent la mentalité des lapidaires professionnels.
Des clubs de collectionneurs de minéraux se formèrent un peu partout dans le monde; l'échange, la prospection et l'étude des nouveautés furent axés vers la recherche de la taille, du sciage et du forage.
Le collectionneur façonne les minéraux trouvés, en premier lieu par le sciage, ensuite il le polit en tambour ou le taille en cabochon, pour certains d'entre eux, il passe au facettage des pierres de couleur transparentes. Un plaisir qui peut devenir une passion.
Cette technique a prit son essor au États Unis où l'on répertorie actuellement plus de 3 millions de collectionneurs et de lapidaires amateurs rivalisant de dextérité. Ils éditent leurs propres revues, comme par exemple la plus répandue d'entre elles, le «Lapidary Journal », mensuel de plus de 200 pages. Avec un minimum d’investissement l’amateur peut devenir, à force de persévérance, un artiste, un « prof ».
Des constructeurs y voyant de nouveaux débouchés fabriquent des machines de taille, du plus simple disque de façonnage au plus complexe des unités de taille à contrôle électronique. Des petites machines portatives connaissent aussi un grand succès.
Notons enfin que la plus grande partie de ces lapidaires taillent des pierres communément appelées pierres semi-précieuses, comme entre autre le quartz dans toutes leurs nombreuses variantes et coloris. La taille des pierres fines à l’échelle industrielle est soit établie dans des pays à bas salaires (Inde à Jaipur, Sri-Lanka à Colombo, Thaïlande à Bangkok, Brésil,....), soit dans des usines complètement automatisées en Europe ou aux États Unis. La perte moyenne lors de la taille est d’environs 60 à 75 %.
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