SITUATION DU MARCHE DIAMANTAIRE | FR
La situation du marché diamantaire est confrontée à une nouvelle donne, qui peut être résumée comme suite : le marché du diamant naturel, du diamant traité, du diamant synthétique, auquel il faut ajouter le diamant synthétique et traité.
Les prévisions pour l’avenir du diamant naturel sont plus tôt pessimistes. Depuis quelques années l’on constate déjà une certaine pénurie dans le haut de gamme. L’achat de certains diamants de couleurs fantaisies et de gemmes de plus de 5 carats demande de la patience et les prix sont en conséquence. Chez Sotheby’s et Christie’s certaines pierres rares atteignent des prix astronomiques.
Sur le plan de la production mondiale du diamant nous constatons que les dernières décennies aucune mine de diamant n’a plus été découverte. Actuellement l’approvisionnement en petites marchandises n’a pas de soucis à se faire, le marché diamantaire du deuxième semestre de 2012 n’a d’ailleurs pas été « brillant ». On constate même un ralentissement de la demande de la part de la Chine et de l’Inde dans ce type de marchandise. Heureusement la DTC a réduit sa production et adapté légèrement ses prix.
Ce qui n’est pas le cas pour les gemmes, dans les nouveaux pays émergeants, y compris le Brésil, une nouvelle classe de la population devient aisée, si pas extrêmement riche. Depuis plusieurs années la classe aisée chinoise achète déjà des pierres précieuses de haut de gamme. Cette situation a largement compensé la perte de vitesse du marché Européen, confronté à l’une crise après l’autre depuis le début du millénaire.
Les grands producteurs sont confrontés à cette pénurie de belles pierres depuis plusieurs années, les mines s’épuisent, de nouvelles mines importantes n’ont plus été découvertes depuis les années 1990 ni au Canada (Diavik et Ekati) ni ailleurs. Les frais d’exploitations sont exorbitants, ce qui fait rapprocher le seuil critique de la rentabilité. La mine prestigieuse de Kimberley découverte fin du 19e siècle, épuisée, a été fermée et reconvertie en un site touristique.
La prospection n’est plus à la portée du prospecteur solitaire, arpentant des dizaines de km2 à la recherche de minéraux satellites. La prospection est faite de manière scientifique à l’aide d’avion ou de dirigeable utilisant la mesure de la gravitation électromagnétique du sol. Malgré ces moyens sophistiqués, aucune mine importante n’a été découverte depuis.
Les deux grands producteurs, Rio Tinto et BHP Billiton, ne voient plus le diamant comme leurs fleurons. Les profits générés par le secteur diamant ne seraient que de 2%, ce qui est très faible comparé aux profits de leurs autres activités comme le cuivre, le fer et surtout l’or et le pétrole. Selon un rapport publié par CNBC de mars dernier, la firme Rio Tinto voudrait même se retirer du secteur du diamant. Le départ de la famille Oppenheimer après près d’un siècle d’activité prédominante donne à réfléchir.
D’après un article dans « Gem Guide » il n’y a plus que 25 mines importantes dans le monde (qui produisent environ 62% de la production mondiale), auquel il faut ajouter moins d’une centaine de mines de taille moyenne, qui le plus souvent approche la fin d’exploitation. Même Diavik et Ekati ne pourraient produire que pour maximum une dizaine d’années. Les mines à ciel ouvert en forme d’immense entonnoir (de plusieurs km2), doivent être ensuite exploitées en souterrain, ce qui est bien plus onéreux.
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