Petite histoire des pierres précieuses | FR
Les pierres précieuses ont attiré dès la plus haute antiquité l’attention de l’homme qui les a employés comme parures. L’homme des cavernes utilisait déjà des coquillages ou des osselets comme parure. Les plus anciens récits nous apprennent qu’on les tenait en grande estime, et déjà du temps de Salomon, l'idéal du riche était de posséder des pierres précieuses. Le peuple égyptien paraît être le premier qui les ait travaillées avec précision et dextérité.
Et poursuit :
« D'Éthiopie, on va en Inde par bien des pays variés. On appelle la Haute Inde, Évilath. L'Inde est divisée en trois parties principales, l'Inde Majeure, qui est un pays très chaud, l'Inde Mineure, qui est un pays tempéré, contigu à la terre de Médie et la troisième partie, vers le septentrion, qui est un pays très froid. De sorte que, par le froid persistant et la gelée continuelle, l'eau se transforme en cristaux.
Et sur ces roches de cristal croissent les bons diamants dont la couleur ressemble à du cristal trouble. Les très bons diamants sont de la couleur de l'huile, ils sont si durs qu’on ne peut les polir et on les appelle « hamese ou almas ». On trouve d’autres diamants en Arabie (?), ils ne sont pas bons, ils sont plus bruns et plus tendre. On en trouve d’autres dans l’île de Chypre (?), ils sont encore plus tendres (probablement du quartz), et on peut bien les polir (CQFD). On en trouve aussi en Macédoine (?), mais les meilleurs ceux qui ont le plus de vertu, sont en Inde ».
Malgré tout Jean de Mandeville avait déjà une expérience « Si on veut acheter des diamants, il est nécessaire de les connaître, car on les imite avec du cristal jaune, du saphir citrin, du saphir loupe et bien d’autres pierres ». « Cependant, les faux diamants ne sont pas aussi durs, les pointes se brisent facilement et on peut aisément les polir ».
Il ajoute : « Mais, par malice, certains ouvriers ne les polissent pas pour que les gens croient qu’on ne peut pas les polir », les escrocs ont toujours existés.
Pline l’Ancien est plus expéditif dans son expertise sur le diamant :
« L’essai de tous les diamants se fait sur l’enclume ; et ils résistent si bien aux coups, que le fer éclate et que l’enclume elle-même rebondit », nous pouvons confirmer qu’à la suite de ce texte des milliers de carats de diamants ont été brisés aux courant des siècles suivants.
Le passage le plus savoureux est bien celui de Jean de Mandeville: « Bien qu'on trouve de bons diamants en Inde sur les roches de cristal, on les trouve plus généralement sur les roches de diamant en mer et dans les mines d'or. Ils croissent à plusieurs, l'un petit, l'autre grand et certains sont bien de la grosseur d'une fève, d'autres de la grosseur d'une noix de galle. Tous sont carrés et pointus dessus et dessous naturellement, sans aucun arrangement fait de main d'homme. Ils croissent ensemble, mâles et femelles et se nourrissent de la rosée du ciel, ils conçoivent et engendrent et font des petits à côté d'eux qui se multiplient et grandissent chaque année. Je l'ai souvent expérimenté, car si on les garde avec un peu de la roche, qu'on ne les arrache pas à leur racine et qu'on les humecte souvent avec la rosée de mai, ils grandissent visiblement chaque année et les petits deviennent bien gros ou bien grands, selon leur nature. De même en effet que la perle naît et grossit de par la rosée du ciel, de même fait le vrai diamant et, de même que la perle s'arrondit, selon sa nature, le diamant, par sa vertu propre, devient carré ». De quoi faire rêver actuellement les fabricants de HPHT et de CVD !
|