Petite histoire des pierres précieuses | FR
Les pierres précieuses ont attiré dès la plus haute antiquité l’attention de l’homme qui les a employés comme parures. L’homme des cavernes utilisait déjà des coquillages ou des osselets comme parure. Les plus anciens récits nous apprennent qu’on les tenait en grande estime, et déjà du temps de Salomon, l'idéal du riche était de posséder des pierres précieuses. Le peuple égyptien paraît être le premier qui les ait travaillées avec précision et dextérité.
La substance des pierres précieuses est pour les anciens un suc très pur, opinion qui est soutenue plus tard par Fallope, (XVe siècle) qui s'exprime ainsi : « Je dis avec Aristote que la matière des pierreries est un suc très pur, et non pas une exhalaison sèche, comme veulent les Aristotéliciens, bien est vrai que ce suc se pourrait convertir en exhalaison sèche, mais il est très faux que l'exhalaison sèche soit la matière immédiate des pierreries, ainsi j'assure que leur matière immédiate est un suc très pur, comme je l’ai dit, voire si pur qu'il ne se trouve aucun composé en la nature plus pur que celui, excepté les esprits des animaux, vitaux, surnaturels ».
Cet auteur pense donc que les gemmes sont différentes des autres pierres. Cette idée est combattue par plusieurs philosophes et je cite à titre de curiosité les arguments d’Estienne de Clave pour démontrer que les pierreries, « bien qu'étant constituées de la même matière que les pierres, sont plus pures, plus transparentes, plus brillantes que la gangue qui les enveloppe. a je soutiens que c'est à cause qu’en cette partie l'exhalaison contenant son séminaire particulier s’est rencontrée plus pure et exempte de crassitie, ayant été mieux melée et mieux proportionnée en sorte toutefois que la partie du rocher qui environne ladite pierrerie étant moins poreuse que les autres, n'a pu permettre qu'une exhalaison grossière aye pénétré et traversé cet endroit plus compacte et resserré, ainsi il a seulement donné par ces pores très estroits et tenus, une exhalaison très subtile, très exactement proportionnée et parfaitement unie par le moyen de son esprit pétrifiant, laquelle, retenue dans cette cavité comme dans une matrice convenable et bien close, s'est peu à peu digérée jusque parfaite coction, d'où résulte l’étroite union des parties quasi homogènes de ce mixte ».
Cardan avait émis des hypothèses aussi peu fondées mais plus claires. « Les pierreries s’engendrent entre les rochers par le moyen d'un suc qui distille entre les concavités des pierres, comme l’enfant dans le sang maternel ». Il dit aussi que les montagnes aux régions chaudes sont plus « fertiles » en pierreries, que non pas aux pays froids, parce que l'humeur y est beaucoup plus atténuée et desséchée ». D’autres confirment que le quartz (cristal de roche) est de l’eau pétrifié.
Il faut attendre la fin du 18e siècle pour trouver des idées plus exactes sur la nature des pierres. Les minéralogistes de cette époque montrent qu'elles sont des composés, ne différant en rien des autres produits de la nature. Avant 1800, on n’avait pas déterminé la composition de toutes les gemmes.
Jean de Mandeville (+ Liège 1372) dans ses « Voyages autour du monde », nous raconte que sur les plages de Chypre l’on trouve des grenats et des rubis. « Là est la source dont parle la Sainte Écriture, source des jardins, puits d’eaux vives » et poursuit : La cité d’Alexandrie, une cité très belle, très noble, où le Nil se jette en mer. Sur cette rivière, on trouve beaucoup de pierres précieuses ( ?) ».
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