Une variante dans la technique de taille des pierres précieuses | FR
Depuis la découverte de la taille des pierres précieuses, l'évolution technique a été stagnante. La première meule était en silice, plus tard vint la meule de carborundum, de la petite meule de quelques centimètres à la meule de plus de deux mètres de diamètre employée dans les tailleries à eau d'Idar-Oberstein au siècle dernier.
Le Diamant. Jusqu'à présent, personne n'a encore étudié la possibilité de tailler le diamant en facettes concaves ou convexes. Pourquoi pas? Le matériel est à la disposition sur le marché pour la taille des rondistes. La firme Diamant Boart a été l'un des pionniers dans la recherche des disques diamantés : une adaptation de plateau (support de la pince) et de cylindres diamantés seraient possible sans trop d'investissement. L'on ne doit pas exclure l'emploi de cylindres en fonte enduit de poudre diamantée, à condition d'avoir un bon liant, car suite à la rotation plus rapide et la force centrifuge exercée, la poudre enduite à l'huile ou au liant habituel aura tendance à s'envoler rapidement. L'avantage de la taille du diamant est d'une part l'emploi d'un seul disque diamanté aussi bien pour la taille que pour le polissage et d'autre part l'absence de système de refroidissement. Le moulin de taille deviendrait plus compacte, plus maniable. Reste à résoudre tout de même quelques problèmes de «taille» comme par exemple; la vitesse de rotation des cylindres : si les pierres de couleur sont taillées à une vitesse variant entre 100 et 1500 tours/minute, le diamant se taille à des vitesses de plus de 3500 tours. La machine de taille pour le diamant devra être bien plus robuste que celle employée pour la taille des pierres de couleur. Autre handicap est le positionnement de la pince. Si le lapidage des pierres de couleurs n'entraine aucun problème de taille suite à l'emploi de disques diamantés, (le corindon étant le plus dure des pierres de couleurs est malgré tout 140 fois plus tendre que le diamant). Le diamant par contre exige la possibilité de rotation de la tête de la pince. Les positions endehors, endedans, écoulant, etc.. sont à la base du principe de la taille du diamant; régulièrement le tailleur change la position. Dans le cas de facettes concaves il sera impossible de changer la position de la pince lors de la taille. Pour cette raison l'on ne pourra utiliser qu'un brut «sain», sans déformations internes (naat). L'expérience du sciage donne d'ailleurs raison à la théorie des facettes concaves. Prenons l'exemple d'un lot de diamant brut de ± 7/8 par carat, scié avec des scies de 6,5 à 7: le résultat sera une perte de ± 5 à 5,5 % avec des surfaces planes. Lors du sciage du même lot avec des scies plus minces de 4,5 à 5, la perte sera de ± 4 %, les surfaces seront par contre concaves et convexes. Lors de la taille, le deuxième lot pourra perdre de 7 à 10 % de plus que le premier. Fait plus marquant est que le lot contenant des faces de sciage concaves et convexes aura plus d'éclat et de vie que le premier. Pour cette raison un diamantaire qui achète des lots de brut pour les vendre sciés, fera toujours scier avec des scies plus minces, le résultat est double : moins de perte et plus de «vie» ! Basé sur les expériences déjà faites sur les pierres de couleurs, la vivacité, le feu déjà légendaire du diamant en sera augmenté. Une étude approfondie aussi bien théorique que pratique en vaut la peine de toute façon.
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