DIAMANT NATUREL OU SYNTHETIQUE | FR
Depuis deux décennies le secteur diamantaire est confronté à une véritable révolution. Les diamants synthétiques qui étaient exclusivement utilisés dans l’industrie ont fait leurs apparitions sur le marché de la joaillerie. Actuellement aux États-Unis certains bijoutiers vendent des collections bijoux exclusivement avec des diamants synthétiques. Le prix des appareils de fabrication du diamant synthétique devient (presque) à la portée des PME. Ainsi des usines de fabrication de masse, aux États-Unis, en Chine, aux Japon, en Corée… ont des centaines de « casseroles à pression » qui « pompent » 24h sur 24 et 7 jours surs sur 7. Le résultat est que les prix chutent à plus de 80% du diamant naturel (pour le moment).
Une décoloration totale est cependant possible par un traitement HPHT, les diamants CVD étant du type IIa. La plus grande vigilance s’impose donc pour les petits diamants.
Il s’agit toujours de diamant de type IIa, qui peuvent être reconnus rapidement par diverses méthodes (voir plus haut). Il faut distinguer deux matériaux au propriétés bien différentes : les diamants CVD ultra-purs et les diamants involontairement dopés à l’azote.
Les diamants involontairement dopés à l’azote furent en fait produits les premiers, et représente les balbutiements de cette technique mieux maitrisée actuellement. Ils présentent généralement une légère fluorescence orange aux UV courts (dus à un défaut impliquant l’azote et une lacune de carbone) contrairement aux diamants de type IIa naturels. Ils ne contiennent pratiquement pas d’inclusions caractéristiques, contrairement aux diamants naturels et aux diamants obtenus par HPHT. Souvent, l’examen en spectroscopie infrarouge met en évidence plusieurs raies liées à la présence d’hydrogène, à des positions différentes de celles rencontrées dans les diamants naturels.
La deuxième catégorie est plus récente et demande une véritable expertise pour être discernée. Suite aux nouvelles technologies l’épaisseur augmente ainsi que la pureté. Le résultat est une plaquette de diamant proche d’incolore (souvent couleur G-blanc extra), avec de très, très petites inclusion (VVS), et sans luminescence aux UV. La luminescence au DiamondView est cependant bien caractéristique, car elle est bleue pour les pierres de type IIa naturelles ou CVD. Cependant les pierres naturelles présentent toujours un réseau mosaïque de dislocations, jamais observé dans les pierres synthétiques CVD. Parfois, les pierres naturelles peuvent présenter un « graining » luminescant bleu due à la déformation naturelle le long des plans de l’octaèdre, aussi absent des pierres synthétiques CVD.
Au Japon la production CVD pour la production de semi-conducteurs est en pleine expansion car c’est vital pour la prochaine génération des puces électroniques. Le stockage optique des données à haut débit et la gestion des réseaux électriques sont les principaux secteurs d’application. Sumitomo en est un des grands acteurs.
Jusqu'à présent le secteur diamantaire a toujours été épargné des synthèses, mais devant l’évolution technologique actuelle il faudra se rendre à l’évidence que nous serons confronté de plus en plus de nouvelles synthèses dans un proche avenir. Il y aura ainsi deux marchés, l’un des diamants naturels qui deviendront de plus en plus cher vu la rareté (il n’y aurait plus de diamants naturels vers la fin du siècle selon les producteurs) et d’autre part le diamant synthétique où les prix sont en baisse régulière. Tant que les laboratoires auront la détection sous contrôle, il ne faudra pas se faire du mouron. L’apparition d’appareils de détection abordable pour le bijoutier, à quelques centaines d’Euros, rassure le secteur de la bijouterie et le consommateur.
La De Beers et le WTOCD (Centre de recherche scientifique et technologique) de l’HRD, poursuit ses recherches dans le domaine de la détection et a déjà construit plusieurs appareils de détection efficaces mais malheureusement pas à la disposition de toutes les bourses telles que le « DiamondSure », le « DiamondView » et le « Diamond Plus ». Le WTOCD avec le M-Screen (pour les petits brillants) et l’Alpha Analyser pour les diamants et les bijoux. Pour l’expert qui dispose d’un appareillage classique le fait d’être confronté à une pierre qui n’appartient pas au type Ia (90% de la production), il devra se référer à un laboratoire spécialisé tel que HRD ou IGI. Car les grands laboratoires sont formels, les traitements HPHT et CVD sont détectables, non seulement ils possèdent les appareils susmentionnés mais aussi d’autres technologies sophistiquées, telles que la spectroscopie infrarouge et Raman ou la cathodoluminescence.
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