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Le diamant et les pierres précieuses ont toujours attirés les voleurs et les escrocs. Les pierres précieuses étaient imitées par du verre coloré. Le zircon, le quartz, la topaze ou la phénacite incolore imitant le diamant. Pline l’Ancien nous conseille dans son Histoire Naturelle « L’essai de tous les diamants se fait sur l’enclume ; et ils résistent si bien aux coups, que le fer éclate et que l’enclume elle-même rebondit. En effet, leur dureté est indescriptible ». À la suite de ce passage dans son livre 37 sur « Les pierres précieuses », nous pouvons affirmer que des milliers de carats de diamants ont été détruits au courant des siècles suivants, lors « d’expertise ».
A Anvers, au Moyen Age, il était défendu de vendre des imitations de diamant, rubis, saphir, émeraude et spinelle à l’intérieur de l’enceinte de la ville. Une amende de 25 deniers était imposée au trafiquant, d’où un tiers allait à la ville, un tiers au Seigneur (l’église) et un tiers au dénonciateur. C’était en cette période facile à déceler pour les bijoutiers, mais depuis la fin du XIXe siècle, vu l’évolution scientifique et technologique, des synthèses des pierres précieuses apparaissent. Le diamant reste intouchable malgré plusieurs tentatives infructueuses.
Mais la donne change.
Le secteur diamantaire traverse depuis le début du siècle une crise sans pareil. Fin du XXe siècle le firme Lazar Kaplan annonce quelle est en mesure de « décoloré » des diamants bruns, que le procédé est indétectable et permanent. Après un moment de panique les experts ont découvert que, bien que permanent la manipulation est bien détectable.
Le Dr. Hänni du laboratoire SSEF de Bâle propose un petit appareil qui confirme s’il s’agit d’un diamant incolore naturel ou douteux. En plus l’on sait que cette « décoloration » n’est que pour les diamants Type IIa, soit moins de 2% de la production mondiale de diamants brut.
La firme Kaplan propose les diamants traités par « haute pression et haute température » (HPHT) à 30% sous le prix des non traités. La firme qui exploite le système sous le nom de Bellataire ou Pegasus Overseas Limited (POL) garantit que les diamants sont facilement reconnaissables à la loupe grâce à une gravure au laser sur le rondiste (fine bande entre la couronne et la culasse). Malheureusement des escrocs trouvent le moyen de le polir et de vendre des diamants traités comme naturel. L’éditeur de « Diamond Intelligence Brief », Chaim Even-Zohar les décrits comme les « Criminels du type II, une frange détestable de personnes ».
Pour les détecter il faut utiliser des appareils scientifiques ; spectrophotomètres en Ultra-Violet-Visible et proche infra-rouge, Fourier-Infra-Rouge et Raman.
Le système HPHT utilise la même technique que la nature où le carbone se cristallise à une profondeur de près de 200 km où règnent des pressions de 70.000kg au cm2 et des températures de plus de 1000°C.
Basée sur cette technologie des diamants synthétiques viennent sur le marché suivit par les « Chemical Vapor Deposition » ou CVD, cette dernière est déjà utilisée depuis des décennies dans l’industrie, qui utilise un gaz riche en carbone dans un four à micro-ondes qui forme un plasma (vapeur) qui se dépose sur un substrat millimètres par millimètres.
Depuis le début du siècle les deux techniques sont utilisées pour l’industrie mais aussi pour la bijouterie. Vu qu’il s’agit de carbone cristallisé, c’est du diamant, tout comme les rubis et les saphirs qui sont des corindons et les émeraudes sont du béryl, déjà synthétisés depuis le début du XXe siècle.
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