Diamant Synthétique (LGD : lab-grown, man-made, created) | FR
Diamant synthétique : Quels sont les moyens de détecter les diamants naturels des synthétiques ? Une analyse des deux systèmes HPHT et CVD et des techniques fiables à disposition des gemmologues et bijoutiers.
Le marché du diamant a connu une évolution significative depuis le début du siècle avec l'émergence des diamants synthétiques. Ces pierres fabriquées en usines ont gagné en popularité grâce à leur prix compétitif et à leur aspect similaire aux diamants naturels. Cependant, il est essentiel pour les acheteurs de pouvoir distinguer un diamant synthétique d'un diamant naturel afin de faire un choix à bon escient. Le diamant naturel étant bien plus cher, gardera sa valeur intrinsèque lors de la revente, tandis que le diamant synthétique n’aura aucune valeur. Lors de l’achat d’un diamant synthétique le prix sera de 80 à 85 % moins cher que celui d’un naturel. Souvent serti dans de l’or 14 Ct, dans de l’argent ou des bijoux plaqué or, c.a.d. pour la bijouterie fantaisie.
Le problème actuellement est de pouvoir détecter la différence, c’est une situation que le secteur des pierres de couleurs a connu fin du 19e siècle lors de la parution des « fameux » rubis de Genève. Fabriqué avec les mêmes ingrédients que les rubis naturels, donc chimiquement identiques aux naturels. Le procédé « Verneuil » est encore largement utilisé dans la bijouterie fantaisie. Heureusement, il existe aujourd'hui plusieurs méthodes fiables pour détecter ces différences.
Les deux principaux procédés utilisés pour fabriqués de diamants synthétiques sont le traitement HPHT (Haute Pression Haute Température) et le procédé CVD (Chemical Vapor Deposition ou dépôt de vapeurs chimique). Chacun de ces processus produit des caractéristiques spécifiques qui peuvent être détectées par des experts en gemmologie.
Dans le cas du traitement HPHT, les conditions d’extrêmes de pression et de température permettent au carbone d'être transformé en diamant, tout comme les naturels sont créées à une profondeur de +/- 200km où règnent des températures de plus de 1.000° C et des pressions de 70.000 Kg au cm2 (le poids de la tour Eifel sur votre doigt). Les inclusions métalliques, des premières fabrications, sont maintenant souvent supprimées lors de l’amélioration du processus. Par contre les inclusions dans les diamants naturels sont généralement présentes sous forme de minuscules cristaux ou d'inclusions de carbone. Si vous observez un diamant sans aucune inclusion, cela peut être un signe que vous avez affaire à un diamant synthétique, sauf s’il est accompagné d’un rapport d’expertise, et encore (voir plus loin). Il est essentiel de noter que tous les diamants naturels n'ont pas nécessairement des inclusions visibles à l'œil nu. Pour cela il faut utiliser un microscope binoculaire (trino si vous voulez prendre des photos) de 80 à 120 X. Ces inclusions métalliques, utilisés comme catalyseur, peuvent être aussi détectées à l'aide d'une loupe ou même d’un aimant puissant. Bien que le procédé s’est amélioré et les nouveaux spécimens peuvent être presque pur.
Le procédé CVD, quant à lui, implique la croissance de fines couches de carbone sur un substrat en diamant naturel ou synthétique grâce à la déposition chimique des gaz de carbone. A cette fin l’on introduit un gaz riche en carbone dans un four à micro-ondes, l’on va ainsi créer un plasma de carbone qui va se déposer comme de la rosée, couche par couche. Les diamants synthétiques créés par ce procédé peuvent parfois être identifiés grâce aux inclusions spécifiques qu'ils présentent, avec un microscope binoculaire, à la loupe ou sous le polariscope il y a moyen, parfois, de voir des lignes horizontales de structure.
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