L’EVALUATION DES PIERRES PRECIEUSES ET BIJOUX | FR
En tant qu’experts en pierres précieuses nous sommes régulièrement confrontés à des missions d’évaluation car pour le détaillant et son client il est important de connaître la valeur des gemmes.
Lors du mariage de Lady Dy avec le Prince Charles, la photo de sa bague de fiançailles a fait le tour du monde dans toute les revues, journaux et magazines. Résultat, tout le monde voulait une bague avec un saphir, ce qui entraina une hausse sensible sur le marché.
Lors d’une expertise d’un bijou d’un joaillier de prestige tel que Cartier, Boucheron, Graff, Tiffany ou autres la valeur sera naturellement bien plus haute. La revente d’un bijou « signé » aura toujours une plus-value, alors qu’un bijou non signé ira plus rapidement à la fonte.
Lors de la rédaction du rapport final, il est important d’ajouter quelques explications supplémentaires quant à la méthodologie de travail et d’évaluation, comme suit:
« Tous les diamants et pierres précieuses de couleur et/ou bijoux ont été examinés, identifiés et classés pour les propriétés qualitatives et quantitatives définies séparément dans ce rapport, et sont conformes aux normes de la profession et du commerce de l'évaluation des bijoux et des pierres précieuses et sont à valeur de remplacement, pour l'assurance » (ceci peut être remplacé par : la valeur en vente forcée ou juste valeur marchande).
« L'analyse de marché et les valeurs fournies sont basées sur différentes sources de rapports de marché, maisons de vente aux enchères internationales, listes de prix et publications commerciales, fabricants de pierres précieuses, cotations de marché, listes de stock de grossistes. L'approche des données du marché a été utilisée pour obtenir une valeur journalière. Les valeurs de ce rapport sont basées sur les marchés les plus courants et les plus appropriés : enchères et vente au détail. Les prix de ce rapport sont toutes taxes comprises dans le pays d'évaluation ; les prix de détail peuvent augmenter jusqu'à 2,5 ou plus du marché de gros ».
« Je n'ai fait aucune enquête quant au titre ou à la propriété du bijou évaluée. Précisons que nous n'avons aucun intérêt actuel ou envisageable dans l'achat et/ou la revente de la propriété évaluée et que les frais pour cette évaluation ne dépendent pas des valeurs soumises. Cette expertise est faite pour son usage personnel du client ; l'expert soussigné ne pourra donc être mis en cause ».
« Mes instructions pour cette mission étaient de fournir ma meilleure opinion impartiale quant aux marchés appropriés pour les articles et leur juste valeur marchande sur ces marchés » (ceci peut être remplacé par : la valeur de remplacement ou la valeur en vente forcée).
« Les conclusions exprimées sur ce rapport, sont les résultats obtenus au meilleur de notre connaissance et sur la base des techniques et règles en vigueur à la date d'émission »
« Les informations contenues sur ce rapport représentent notre opinion concernant la gemme ou le bijou soumis à l'examen ».
« Le client reconnaît que les opinions peuvent raisonnablement varier en raison de la nature relativement subjective de l'analyse de la classification des pierres précieuses. L'évaluation est effectuée sur base de notre expérience dans le commerce au moment de l'examen. Nous ne sommes pas responsables des autres valeurs qui résultent des enchères ou se vendent sur le marché dans différents pays ou à des moments de crises économiques. La valeur des pierres précieuses est toujours influencée par l'offre et la demande, par les collectionneurs potentiels de pierres précieuses, la capacité financière d’un musée ou les fluctuations commerciales. Certaines opinions peuvent diverger quant aux caractéristiques et à la valeur mentionnées dans le rapport ». Un autre aspect de notre métier est l’évaluation faite par des « faux» laboratoires à des fins d’escroquerie pure et simple comme par exemple un cristal de rubis dans une matrice de zoïsite proposé à X millions de dollars avec certificat d’authenticité, que nous avons acheté à Idar-Oberstein le siècle passé à 300 DM ou +/- 150 € pièce ou encore un diamant « énorme » proposé sur internet, qui est une topaze incolore sans valeur marchande.
L’évaluation de bijoux acheter lors de voyages « exotiques » sont toujours des moments pénibles pour l’expert.
- Devoir expliquer que le bijou malgré un certificat d’authenticité, un certificat de valeur sur un document impressionnant avec des tampons et plusieurs signatures n’a aucune valeur,
- Que l’or est, soit du 9 ou du 14 carats ou encore plus grave du plaqué or,
- Que la pierre est de très mauvaise qualité ou bien synthétique et finalement que le tout ne vaut qu’une partie infime du montant payé.
Ce qui nous mène à la bijouterie, partie intégrante de l’expertise des pierres précieuses. Le bijou est-il en alliage d’or, de platine ou en argent rhodié ? Quel en est la teneur ? Cette question à laquelle Archimède du répondre il y a 2000 ans, mena à la découverte de la formule du poids spécifique employée par le gemmologue principalement pour l’étude des pierres précieuses.
L’analyse de l’or avec les acides utilisé depuis plusieurs siècles est remplacée aujourd’hui par la technologie XRF (« X-Ray Fluorescence »)
Dans l'analyse classique de l'or, différents types d'acides sont utilisés. Une plaque d'onyx déploie est utilisée sur laquelle le bijou est frotté, il en résulte une rayure sur laquelle une goutte de liquide est appliquée : eau régale.
L'eau régale est le liquide avec lequel l'or peut être testé pour son authenticité et son alliage. C'est un mélange d'acide chlorhydrique et d'acide nitrique. Il est donc très toxique et corrosif. Il faut donc procéder avec prudence lorsqu'on travaille avec de l'eau régale. L'or se dissout dans l'eau régale et en mélangeant les bonnes proportions d'acide chlorhydrique et d'acide nitrique, on peut utiliser l'eau régale pour déterminer le titrage d'un objet en or. L’eau régale ou « aqua regia » est disponible en différentes compositions pour tester l'authenticité et le contenu des objets en or (or carats). Cette méthode est utilisée depuis des centaines d'années par les commerçants, les acheteurs, les bijoutiers et les orfèvres pour tester l'authenticité et la qualité des bijoux en or en : or 8 carats, or 14 carats, or 18 carats et or 21,6 carats.
Avec les bijoux de valeur, ce système est destructeur (légers dommages), alors qu’avec XRF il n'y a aucun dommage et vous obtenez également les autres métaux qui ont été traités en dehors de la teneur en or.
En effet, l'analyse XRF est une technique non destructive qui tire parti de l'interaction entre les rayons X primaires et la matière. Le rayon X est également appelé rayonnement de Röntgen, d'après le scientifique allemand Wilhelm Conrad Röntgen, qui l'a découvert le 8 novembre 1895. Le nom X lui a été donné car au moment de sa découverte, on ne savait encore rien de ce phénomène physique.
Il existe également un détecteur d'or électronique, Mizar, où le bijou est partiellement immergé dans un liquide et où le contenu du bijou est mesuré électriquement. Mais le XRF reste certainement la meilleure méthode pour le joaillier et l’expert pour l'identification des métaux précieux et de certaines pierres précieuses. Pour ceux qui font l'évaluation sur tous les alliages métalliques possibles, XRF est une des meilleures solutions : analyse scientifique, simple à l’emploi et portable (1,7 kg)
L’expert doit sans cesse suivre les nouvelles technologies, car si d’une part le métier de gemmologue est et reste une course interminable entre la découverte de nouvelles imitations, synthèses et manipulations, tout comme le gendarme et le voleur, il est d’autre part un métier qui donne des moments d’intense satisfaction, de plaisir lors d’évaluation de pièces exceptionnelles, des bijoux anciens ou des gemmes rares.
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