Les anciennes tailles, l’évolution de la taille du diamant | FR
Les pierres précieuses de couleur (rubis, saphirs, émeraudes, spinelles) sont taillées depuis l’aube des civilisations. Les Perses, les Egyptiens, les Grecs et plus tard les Romains pratiquaient la taille et la gravure (glyptique) des pierres. Dans son livre « Historia Naturalis » Pline l'Ancien, mort lors d'une opération de sauvetage au cours de l'éruption du Vésuve en 79, donne la première description du diamant.
Fin du 19 début du 20-siècle, la technique de la taille du diamant était toujours la même que 400 ans avant. Le tailleur de diamants doit faire sertir le diamant brut dans le plomb par un sertisseur. Avec cette technique, seule la partie du diamant qui était hors du plomb était visible. Le tailleur ne voit jamais l'autre partie de la pierre. Pour tailler les 58 facettes, le sertisseur devait changer la position du diamant dans le dôme en plomb au moins 18 fois. Je suis toujours en admiration ce que les tailleurs de cette période ont pu réaliser avec cette technique archaïque.
En 1919, Tolkowsky crée la première conception de la taille brillant basée sur l'étude scientifique de la propagation de la lumière dans le diamant. Suivi par Johnson & Roessch en 1925, Eppler en 1939 et la norme scandinave en 1966.
Cela n'a été possible qu’en raison de la révolution de taille du diamant, le dop mécanique, à partir des années 1910 et qui se généralise en 1930. Le métier du sertisseur de diamant disparaît définitivement. A partir de maintenant le tailleur de diamant contrôle les différentes étapes de la taille. Un grand nombre de modèles de dop viennent sur le marché, pour le bas (la culasse), pour le haut (la couronne) et pour la table, toujours en utilisant une tige flexible en cuivre. Vers les années 1960 la tige en cuivre disparait et est remplacée par le dop ou pince américaine, qui donne plus de précision et qui est plus rapide.
Le sciage fut déjà proposé au le 17ème siècle par de Boodt dans « Germmarum et lapidum" mais cela également n’a été qu’un dessin. Par contre Servaes Van der Wielen propose un fil de fer enduit avec de l'huile et de la poudre de diamant dans son dictionnaire de 1787. La vraie machine de sciage du diamant sur une scie circulaire, au début du 20e siècle, va permettre de récupérer le dôme de l’octaèdre, actuellement le rayon laser remplace systématiquement la machine de sciage classique.
Si d’une part les outils de taille deviennent plus précis, d’autre part le marché du diamant devient plus exigeant. Lors de la parution des certificats, au courant des années 60, les proportions et la finition d’un diamant étaient : « Très bon » – « Bon » – « Inhabituel » (mauvaise), actuellement une nouvelle classification c’est ajouté : « excellent ». Les nouvelles normes de finition, à quelques microns près, sont maintenant imposées par le négoce international et par les différents laboratoires de certificat, 3 fois excellents sont les exigences du marché.
Pourtant Il y a trois formes de diamant « taille ancienne » - la taille rose, l'ancienne mine, l’ancienne taille coussin et l’ancienne taille européenne, toutes taillées d’après les technologies disponibles au courant des siècles passés. Oui elles manquent la perfection des tailles actuelles, mais gagnent en charme, ce qui est apprécié par un cercle toujours plus grand d'amateurs. Les bijoux anciens sont à la mode, des salons y sont dédiés, le charisme et le charme des diamants taille ancienne est différent de l'éclat et de la brillance d'une pierre taille moderne. On pourrait le considérer comme une forme complètement différente et unique car toute ont des proportions et des finitions légèrement différentes. Devant cette nouvelle tendance des tailleries en Inde se sont spécialisées dans la taille « à l’ancienne ». Etonnamment, pour l’expert joailler, « les nouvelles anciennes tailles » n’ont pas le charme ni la brillance des pierres taillées il y a une centaine d’années.
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