La Dérive des Continents et le Diamant | FR

Au début du siècle le météorologiste et géophysicien allemand Wegener publia une thèse sur la dérive des continents.

La théorie des plaques tectoniques, le grand continent de « Pangaea » il y a environs 200 millions d’années et qui commença sa dérive en se brisant, il y a environs 180 millions d’années est une théorie admise que depuis les « golden sixties ».
 
Alfred Wegener, né le 1er novembre 1880 à Berlin, est surtout connu pour avoir formulé en 1912 cette théorie de la dérive des continents, hypothèse selon laquelle les continents se déplacent à la surface de la Terre en se regroupant ou en se déchirant, donnant ainsi une distribution des terres sans cesse en évolution au cours des temps géologiques, théorie qui fut malgré tout vivement controversée jusque dans les années 1960. Ce fils d’un pasteur protestant, directeur d’orphelinat, fut d’abord astronome puis s’orienta vers la météorologie, discipline qui le conduisit à explorer le Groenland, où il trouva la mort au cours d’une expédition en 1930. Wegener s’est intéressé à toutes les disciplines contribuant à la compréhension de la Terre, la climatologie, le volcanisme, la paléontologie, le magnétisme, l’océanographie, la glaciologie, etc. Il s’est ainsi donné une vision globale de l’évolution de la planète. Bien que désavoué par ses contemporains géologues car il n’était qu’un « météorologiste », l’avenir et l’évolution scientifique lui donna raison.
 
Sa théorie est largement confirmée par les roches et fossiles retrouvé sur les différents continents actuels. Des fossiles du Cynognathus d’il y a environs 240 millions d’années et du Mesosaurus d’il y a environs 260 millions d’années retrouvées sur les continents Sud Américains et Africains, du Lystrosaurus retrouvé en Afrique, en Inde et en Antarctique sont des preuves irréfutables. Les naturalistes découvrent des plantes fossiles Glossopteris d’il y a environs 260 millions d’années sur tous les continents.
 
Pourtant il n’avait pas pensé au diamant car les mines de diamant confirment aussi sa théorie. L’Ouest Africain riche en mines alluvionnaires s’emboîte dans la corne de l’Amérique du Sud où l’on retrouve du diamant dans les régions du Brésil, du Vénézuéla et de Guyane. L’Afrique du Sud riche en pipe kimberlitiques (cheminées de volcans fossilisés contenant du diamant) se retrouve en Australie. L’Australie qui accolait à l’Afrique Sud du temps de Pangaea. Au Grand Nord la Sibérie et le Canada ne faisaient qu’un, aujourd’hui la Sibérie possède des mines de diamants importantes tendis que le Canada est en voie de devenir le plus grand producteur de diamant du 21ième siècle.
 
Jusqu’à présent les scientifiques étaient unanimes Wegener avait élaboré cette théorie, pourtant…
À la fin du XVIIIe siècle, le naturaliste et explorateur allemand Alexander von Humboldt (1769-1859) avait déjà considéré que les analogies de contours entre les côtes Est de l’Amérique et les côtes Ouest de l’Afrique, qui semblent pouvoir s’emboîter, ne pouvaient être le fruit du pur hasard. Bien avant, les cartographes du XVIe siècle, dont sir Francis Bacon (1561-1626), avaient remarqué ces similitudes après les grands voyages de découverte.
 
Humboldt va plus loin. Il souligne, par exemple, que les montagnes du Brésil ont les mêmes caractéristiques que celles du Congo, que la grande plaine de l’Amazonie se trouve en face de celles qui bordent le golfe de Guinée, géologiquement semblables. Il est ainsi conduit à considérer l’océan Atlantique comme une simple vallée creusée dans un vaste continent qui aurait été remplie par les eaux du Déluge. La pensée de l’époque n’était pas encore dégagée des conceptions religieuses du Moyen Âge, qui ne donnait à la Terre que six ou huit mille ans d’âge. Antonio Snider-Pelligrini avait déjà proposé en 1853, dans son ouvrage « La Création et ses mystères dévoilés », que les continents, qui formaient initialement un bloc unique, ont dérivé à la surface de la Terre. Mais il avait invoqué le Déluge pour expliquer la fragmentation, et son hypothèse avant-gardiste était vite tombée en désuétude.Pour celui qui voudrait approfondir le sujet, je conseille l’Encyclopédie Universalis qui y consacre un large chapitre.
 
La théorie de la dérive des continents qui avait été annoncée comme révolutionnaire en 1912 ne l’était donc pas pour autant car déjà au 16ième siècle, avant Humboldt et Bacon, le cartographe et géographe anversois Abraham Ortels ou Ortélius (1527-1598) émis cette idée.
Ortelius écrivait en 1596 « Atlantis ou l’Amérique n’a pas sombré mais c’est déchirer de l’Europe suite à des tremblements de terre et autres catastrophes naturelles ». Cette idée doublement révolutionnaire en cette période était premièrement la vision des deux continents qui s’emboîtent parfaitement sur leurs lignes côtières et deuxièmement la raison de cette déchirure était due à des catastrophes naturelles. Au 18ième siècle, le théologien Théodore Lilienthal avait lui aussi émis certaines idées sur le phénomène.
 
Actuellement la géophysique a énormément évolué, il n’y a plus doute les théories ont été confirmées plusieurs fois. On connaît la structure et l’âge de la terre qui est de 4,5 milliards tendit que le Big Bang aurait eu lieu entre 14 et 15 milliards d’années. La plupart des diamants venus à la surface, à l’aide de la kimberlite, datent du Crétacé entre 65 et 130 millions d’années.
D’autres sont plus anciens et datent du Protérozoïque entre 550 millions d’années et 2,5 milliards d’années. Mais ceci est autre histoire passionnante.
 
Eddy Vleeschdrager
 
 
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