ESSAIS DE REPRODUCTION ARTIFICIELLE DU DIAMANT | FR

Après que les chimistes eussent découvert que le diamant n'était que du charbon cristallisé, on essaya de répéter dans les laboratoires le travail de la nature. Il n’est pas sans intérêt de suivre ces travaux que nous raconte, entre autres, Henri Jacobs en 1880. Il faut le dire, les chercheurs n'ont pas été inspirés seulement par les bénéfices énormes qu'une heureuse réussite aurait pu procurer mais plutôt par ce désir de connaître qui retenait les savants dans la solitude de leurs laboratoires à la fin du 19e siècle. Autant il y a eu de théories sur la formation du diamant, autant a-t-on imaginé de procédés pour arriver à sa production artificielle. Il ne se passa pas d'année sans que l'Académie des Sciences ne reçoive des recettes pour la fabrication de cette précieuse gemme.

Les découvertes d’Henri Moissan sur la formation de petits cristaux de diamants donnèrent des idées à l’un de ses assistants : Henri Lemoine. En 1905, celui-ci fit savoir qu’il avait découvert un procédé de fabrication du diamant de joaillerie. Un haut responsable de la De Beers décida de lui rendre visite dans son laboratoire souterrain à Paris. Afin de lui prouver son honnêteté, Lemoine se déshabilla et présenta son procédé tout nu, démontrant ainsi qu’il ne cachait pas un diamant dans sa manche ou dans sa poche. Après avoir activé un four électrique et mélangé différentes poudres, il sortit des agglomérats du four qu’il plongea dans de l’eau glacée. Devant les yeux étonnés de Sir Julius Wernher, alors gouverneur à vie de la De Beers, il sortit 25 diamants de belle pureté semblable à celle que l’on trouve en Afrique du Sud. Un accord fut conclu avec le chercheur qui promit de ne pas divulguer son secret en échange d’un financement de ses recherches. La formule secrète fut scellée et enfermée dans un coffre à Londres. C’est dans les Pyrénées que le laboratoire fut construit pour une somme de 64.000 livres de l’époque. La supercherie fut découverte assez tôt. Les travaux d’Henri Lemoine étaient de plus en plus douteux et jamais il n’acceptait de refaire la démonstration. Entre-temps, on découvrit qu’il existait une similitude trop parfaite entre les diamants «fabriqués » et ceux de la mine de Jagersfontein en Afrique du Sud. Selon le soi-disant chercheur, les diamants devaient se sublimer dans la chaleur du four. A son insu, on jeta un diamant dans le four qui en ressortit intact. Lemoine fut arrêté et un procès retentissant s’en suivit. Lorsqu’on sortit l’enveloppe scellée du coffre à Londres, on découvrit le pot-aux-roses : la formule n’était autre qu’une «loi» déjà connue et erronée, prétendant que le carbone se cristallise entre 1.790 et 1.800°C. Cette histoire rocambolesque fit la une des journaux de l’époque. Lors d’une mise en liberté provisoire, Henri Lemoine s’enfuit vers Constantinople pour échapper à la justice française. Plus tard, croyant que le danger était écarté, il revint en France et fut à nouveau arrêté. Il comparut devant le tribunal qui le condamna à six ans de travaux forcés.
 
Plus sérieux
Les premières recherches sérieuses sont attribuées à l’Anversois Raymond Peiren (1903-1954) qui établit, dans les caves de son magasin spécialisé en porcelaine et cristaux, un laboratoire où il se lança dans des essais de fabrication de diamant synthétique. En 1935, il acheta des appareils et un important matériel à diverses firmes belges et étrangères qui attestent du sérieux avec lequel il entreprit ses recherches. De 1939 à 1953, il réalisa des expériences avec des mélanges de poudre de carbone et de différents oxydes, de façon très systématique et très poussée. Malheureusement, il n’atteignit jamais les résultats escomptés et son laboratoire explosa. Le physicien américain Percy William Bridgman (1882-1961) eut plus de chance. Pendant quarante ans, il accomplit un travail de pionnier dans le domaine des hautes pressions et reçut d’ailleurs le prix Nobel pour l’ensemble de son oeuvre. En 1941, les multinationales General Electric, Carborundum et Norton lui demandèrent d’entreprendre des recherches sur la fabrication du diamant. Il rencontra de nombreuses difficultés pour réunir les conditions expérimentales. En 1953, les recherches commencèrent à porter leurs fruits lorsque H. Liander et E.Lundblad, travaillant en Suède pour les laboratoires Allmana Svenska Elektriska Aktiebolage (ASEA), arrivèrent à des conclusions plus que déterminantes. Malheureusement, la société ne publia pas leurs résultats et la paternité de leurs recherches fut attribuée aux chercheurs de la General Electric. En 1955, ceux-ci réussirent en effet à fabriquer des diamants de façon reproductible. Pour ce faire, il leur fallait des presses géantes créant des conditions de pression de l’ordre des 100.000 atmosphères. Cela se faisait dans de petites chambres à pression en pyrophyllite et à des températures dépassant 2.760 °C. Ils furent rapidement suivi par la De Beers, les Russes, les Chinois et les Japonais. Toujours des poudres et des grains pour l’industrie. Ce n’est que fin du XXe siècle que le diamant synthétique fit son apparition dans le secteur de la joaillerie.
 
Un nouveau marché
Actuellement le marché du diamant synthétique «explose» soit d’origine HPHT (haute pression et haute température) soit d’origine CVD (déposition de vapeur chimique). En 2017 il y a eu une production de plus de 4,2 millions de carats de diamants synthétiques rien que pour le secteur de la joaillerie ; principalement pour les États-Unis. Les prix sont en baisse vertigineuse car la Chine, les E.U., le Japon, la Russie, la Suisse et même la Belgique (au Limbourg depuis le début de l’année dernière) en fabriquent jour et nuit. Le géant du diamant, la De Beers, se jette lui aussi dans l’arène avec sa collection «Light box» qui, selon eux, vont «casser» les prix.

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