MADAGASCAR PARADIS DES GEMMES | FR

L'île de Madagascar, de 1600 km sur 500 km, est située dans l'Océan Indien près du continent africain dont elle est séparée par le canal de Mozambique.
L'île est traversée dans toute sa longueur par, une chaine de montagnes dont un massif volcanique. En dehors d'une production agricole importante, le sous-sol est riche en mica, graphite, or, chrome et surtout, en pierres précieuses, e.a. des rubis, saphirs, béryls, alexandrites, topazes, zircons, tourmalines, améthystes ainsi que du quartz, des citrines, etc... C’est un vrai paradis pour le gemmologue et l’amateur de pierres précieuses.

Le gisement d’Ambanja offre de magnifique grenat démantoïde, de vert-jaune à vert-bleu, d’autres grenats varient du rouge-brun à brun, certaines pierres sont bicolores, mais elles ont surtout un éclat exceptionnel. Les premières de pierres vertes découvertes, en bordure de mer, furent vendue comme zircons ou saphirs vert.
 
Dans le nord-est de l’île ont a découvert il y a quelques années des gisements de rubis. Des milliers de mineurs ont quittés leur exploitation à plusieurs centaines de kms de là pour tenter leur chance dans la nouvelle région. On a assisté à un véritable « rush » (plus de 30.000 mineurs ont convergés vers la ville d’Andilamena) à la chasse de la plus convoitée des pierres précieuses, de couleur: le rubis.
 
La production est estimée à plusieurs centaines de kilos de qualité moyenne à belle, de 5 à 6 grammes (brut) la pièce. Les plus grandes pierres ont généralement des inclusions et des déchirures et sont prévues pour la taille cabochon (demi-sphère) tandis que les plus petites (de l à 5 ct taillé) de belle couleur et de grande pureté seront facettées en différentes formes (ovale, marquise, poire, etc...) Dans la région de Vatomandry, la qualité est encore meilleure mais les pierres sont de taille plus petite.
 
Depuis 1996, une grande production de saphirs a envahi le marché. Des saphirs jaunes à bleus, tous de dépôts alluvionnaires d’origine basaltique-magmatique proviennent du nord de Madagascar.
 
En plus, des gisements de saphirs multicolores ont été découverts dans le sud de Madagascar. Les mines de Sahambano et de Zazafotsy situées dans la région granulitique, sont des gisements métamorphiques. La gamme très diversifiée de couleurs est due à la présence de fer, de titane, de vanadium et de chrome dans des rapports variés.
 
Au centre du pays dans la région d’Antanifotsy une riche zone minière à été découverte dans des dykes de basalte alcalin, offrant des rubis rouge, brun à violacé de couleur homogène. De qualité gemme, transparents à translucides les cristaux ont environs 3 cm.
 
Le gouvernement avait à un certain moment fermé les mines afin de pouvoir règlementer la production et créer une zone spéciale d'exploitation dans les deux régions alluvionnaires difficilement contrôlables.
 
Non seulement l'afflux des chercheurs de pierres provoqua pas mal de problèmes logistiques et de sécurité, mais aussi l’arrivée d'acheteurs étrangers : indiens, thaïlandais, allemands, français et américains.
 
Le grand rush vers le rubis a été provoqué surtout par la chute des prix, fin du siècle dernier, dans le secteur des pierres fines, telles que le grenat, l’améthyste, l’aigue marine et la tourmaline. Les mineurs voyant leurs profits s'écrouler ont pris la direction du nouvel « el dorado » car le prix du rubis est resté stable et a même augmenté dans la qualité gemme.
 
Tous les rubis contiennent des inclusions. Elles sont la preuve de leur authenticité et souvent de leur origine. Par exemple, les rubis de Madagascar contiennent des inclusions typiques qui seraient, selon le laboratoire de Güblin de Lucerne, de l’hématite et de l’ilménite, au lieu des aiguilles de rutile classiques que l'on trouve dans les rubis d'autres origines.
 
Les couleurs du rubis varient du rouge vif-carmin intense presque électrique (typique du Vietnam) au rouge foncé de Thaïlande. Lorsque le rubis est très clair devenant rose, on le nomme saphir rose comme on en trouve au Sri Lanka. Les plus beaux viennent de la Birmanie, l’actuel Myanmar, qui est malheureusement sous une dictature implacable. Sa coloration est due à un soupçon de chrome. Madagascar est ainsi devenu le plus grand producteur de corindons (rubis-saphirs).
 
Malgré tout les rubis de Madagascar, ne représente que 10% du commerce des pierres à Madagascar, l’essentiel étant le saphir, trois gros gisements sont actuellement en exploitation, Diego au nord de Mada, saphir bleu foncé avec une teinte jaune vert et d’autre couleur comme le jaune et le vert, la plus connu pour sa qualité en terme de couleur mais aussi de pureté des ses saphirs, c’est Ilakaka au centre de Mada a 600km au sud de Anatananarivo, que se trouve la mine la plus réputée de l’ile, elle produit toutes les couleurs du saphir, « je me fournis en plus grande partie dans cette mine, pour en faire des lignes rainbow, un dégradé de toutes les couleurs (photo jointe), nous fournissons Cartier horlogerie en suisse par exemple », nous dits Vincent Livet, responsable de « Dream Stones » à Antananarivo. Finalement, il y a aussi Tamatanve gisement récemment mis a jour, il en sort des saphirs de grosse taille (un 28ct il y a peu de temps) bleu foncé, c’est un mixte entre ceux d’Ilakaka et de Diego, beaucoup de bleu foncé avec des teintes jaune, certain avec un beau bleu mais avec des inclusions.
 
Mais la richesse de l’île offre aussi de l’émeraude que l’on trouve dans des schistes, encastré dans des gneiss, du quartz et des pegmatites. Le site est dans la région de Mananjary à environ 250 km d’Antananarivo, sur la côte Sud-Est. Les émeraudes ont une couleur qui varie du vert pâle au vert saturé avec une nuance de bleu. Les inclusions sont solides et liquides avec des voiles autour des glets, elles varient d’une phase à des polyphases. Ont retrouve e.a. dans les inclusions solides de la phlogopite, du quartz, de la pyrite, de la goethite, de l’hématite, de la barytine. Des étude approfondies, géologiques et gemmologiques, sur les pierres précieuses de Madagascar ont été publiées dans les éditions de la « Revue de Gemmologie » de l’AFG, n° 103,127, 158,169 et170.
 
Malheureusement tous les rubis ayant de petites inclusions ne sont pas garantis véritables. Grâce aux nouvelles technologies, les laboratoires d’Extrême-Orient et de Russie parviennent à créer des rubis synthétiques difficilement décelables par le néophyte. Une des meilleures garanties est d’exiger un certificat d'authenticité émis par un laboratoire connu tel que l’HRD (Conseil Supérieur du Diamant) ou IGI (International Gemmological Institute).
 
Il est surtout conseillé d'acheter le bijou chez un bijoutier sérieux ayant pignon sur rue, et surtout pas lors de voyages « exotiques ».