Le Saphir, Somptueux et Abordable | FR

Comme le rubis, le saphir est une forme naturelle cristallisée de corindon (Al2 03).
Connu depuis l’aube des temps, il est beaucoup plus abondant que son impérial compagnon de classification minéralogique en raison des multiples combinaisons colorantes du fer et du titane qu’on relève dans les couches supérieures de la croûte terrestre, là où les saphirs ont été formés.

Les Chaldéens l’appelaient “sampir”, en sanskrit « Sauriratna » » , les Latins “sapphirus”, les Arabes “safir » et les Grecs “sappheiros » ou «huakinthos ” aussi le nom de l’iris bleu.
Au Moyen Age on confondait le saphir et le lapis-lazuli on retrouve aussi le nom d’hyacinthe. Il est le talisman des voyageurs, selon Galien, célèbre médecin de l’Antiquité, il protège des blessures et des morsures de serpent tandis que Dioscoride le conseillait lors de lésions intestinales, améliorerait la digestion et soulagerait le cœur fatigué. Ce que l’on retrouve le plus souvent est son effet bénéfique pour les yeux, infections et troubles visuels. Cette légende date depuis l’Égypte ancienne où le lapis-lazuli (avec lequel ont le confond) fut employé comme fard des paupières.
 
Le saphir appartient au système cristallin rhomboédrique. Il se situe au même niveau que le rubis, juste derrière le diamant, le plus dur de tous les minéraux à l’échelle de Mohs (dureté 9). Sur l’échelle de Rosiwal il est à 1000.
Sa densité va de 3.96 à 4.10 et l’indice de réfraction est 1.76—1.77.
 
Les corindons précieux se trouvent dans, les basaltes, les pegmatites et le marbre. L’exploitation est généralement dans des gisements alluvionnaires.
 
Les trois plus belles couleurs :
 
Les gemmes les plus recherchées sont celles qui, avec une grande limpidité, présentent également une teinte lumineuse et profonde. Les couleurs sont extrêmement variées et la gamme s’étend du blanc au noir, en passant par le rose, le jaune, le mauve, le vert, qui prennent le nom de “saphir rose”, “saphir jaune” etc...
 
Ce sont les intégrations de chrome, de fer, de titane, qui ont exercé une dominante sur la coloration particulière des pierres. Si les amateurs recherchent volontiers ces sortes de saphirs parce qu’ils ont une indéniable valeur, il est bien certain que les plus beaux appartiennent quand même à la catégorie des bleus et, à ce propos, on retiendra, pour l’investissement, la sélection que voici.
Bleu “fleur de bleuet” (cornflower blue), c’est le saphir le plus envié car il présente une tonalité bleue, douce, veloutée, claire et profonde encore ennoblie par une très faible dose de pourpre royal.
Appelées aussi “bleu Cachemire”, un grand nombre de ces plus belles pierres venaient autrefois de cette région.
Mais les mines sont pratiquement épuisées et il faut se tourner maintenant vers les gisements de Thaïlande, du Sri Lanka et du Cambodge pour rechercher des gemmes équivalentes en qualité et en pureté.
Bleu royal (Royal blue) est un autre ton remarquable. Ce qui frappe, dans ce cas, c’est la profondeur que prend la teinte pure un peu comme les eaux limpides des lacs de montagne dont on n’aperçoit pas le fond. Certains vitraux de cathédrale médiévale ont cette couleur exceptionnelle que nos vitriers actuels ne peuvent plus créer malgré les technologies de pointe.
Bleu Marin est encore une troisième nuance de bleu intéressante à tous points de vue dans la palette des tons.
 
Une production limitée
 
Pour être retenu, avec sa coloration exceptionnelle, un saphir ne doit pas avoir de “fenêtres”, c’est—à—dire, lorsqu’on regarde la pierre sous tous les angles, ne pas présenter de trous à l’oeil dans la profondeur de la teinte dont la réverbération à la lumière restera toujours chaude et veloutée.
Si l’on parle des “Bleu Cachemire”, comme de souvenirs, puisque les gisements ne recèlent plus de joyaux. Le Cachemire en Inde produisait au 19ième siècle les saphirs les plus somptueux dans la région de Zaskar à 5000 m d’altitude. Malheureusement les mines sont épuisées. On retrouve parfois de telles pierres sur le marché sous le nom de « old mine », de couleur bleu roi veloutée.
 
Ceux de Thaïlande virent du bleu riche au bleu noir. La région d’exploitation principale est Kanchanaburi à 120km de Bangkok près de la rivière (et le fameux pont détruit) Kwai tandis que Chanatabun est à 220km. La production était artisanale jusqu’aux années 80, actuellement c’est l’exploitation industrielle à grande échelle.
Les saphirs de Ceylan actuellement Sri Lanka appartiennent à la catégorie des “bleu bleuet” (bleu intense) et bleu très clairs. La région principale est le site de Ratnapura. La production y est encore artisanale.
Il y a aussi en moindre importance le Montana découvert en 1894 mais aussi actuellement épuisé.
On citera aussi les saphirs de Birmanie actuellement Myanmar dont les mines nationalisées comme les marchés de pierres précieuses, ne jouissent plus de la réputation de naguère. Le Myanmar est en plus un pays qui souffre d’une dictature écrasante où l’esclavage existe encore en ce 21ième siècle.
Au Cambodge, les mines célèbres de Pai lin près de la Thaïlande, fermées plusieurs années en raison de la situation politique instable, ont été réouvertes.
On le constate, les sources d’approvisionnement sont quand même limitées et c’est la raison pour laquelle les cours des saphirs demeurent très soutenus sur les marches mondiales.
 
Il y a bien l’Australie qui produit actuellement un effort tout particulier pour écouler les pierres de ses centres miniers. Mais ces gemmes présentent une coloration d’un bleu foncé verdâtre ou d’un bleu sombre à noir et éteint qui leur enlève toute valeur réelle de comparaison et par la même les situent à un niveau bien plus bas à l’échelle de cotations que les somptueux saphirs recherchés par les collectionneurs.
 
Certaines régions ont aussi une faible production qui n’influence pas le marché tel que le Laos, la Chine et le Vietnam pour l’Extrême Orient et la Tanzanie, le Nigeria, le Malawi, le Kenya, le Burundi, la Sierra Leone et l’Angola pour l’Afrique. Le Brésil et la Colombie pour l’Amérique du Sud ont une faible production. En Europe c’est plutôt une curiosité, des indices ont été trouvé en Bohème, en Norvège et en Ecosse.
Au Moyen Age la France, dans la région basaltique de Haute Loire, a produit quelques saphirs connu sous le nom de saphirs du Puy.
Certains saphirs, à l’instar des rubis, présentent aussi le phénomène de l’astérisme. Ils sont alors taillés en “cabochon”. Lorsque le saphir étoilé est de belle qualité (belle couleur, bien taillé et présentant une étoile bien centrée) il a une grande valeur.
 
N’oublions pas le fameux « Padparadscha » ce qui signifie fleur de lotus en cinghalais est un saphir orange et rare typique du Sri Lanka.
Mais il y a aussi des saphirs jaune or et des saphirs roses intenses qui sont très appréciés.
 
Sans rivaliser avec les poussées ascensionnelles des autres pierres, les saphirs ont néanmoins augmenté de 30 % en un an et tout porte à croire que, proportionnellement, ils ne tarderont pas à rattraper le retard qu’ils enregistrent encore actuellement.
 
 
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