LE MARCHE DES PIERRES PRECIEUSES | FR

Le secteur diamantaire anversois a connu en 2011 une hausse de 48% de son chiffre d’affaire, soit un total de 44,6 milliards d’Euros comparé aux 30,1 milliards de 2010. Ce qui a représenté 5% des exportations belges.

Cette progression, aussi bien dans le diamant brut que pour le diamant taillé, est due principalement à la hausse spectaculaire des prix au courant de l’année écoulée jusqu’à l’automne. Certaine qualités de diamants ont frisées une hausse de 45%, ce qui est important comparé au 25% de l’or, qui lui aussi a battu l’un record après l’autre. La fin de l’année a été plus tôt maussade à tel point que l’on a craint une forte baisse, qui heureusement n’a pas eu lieu. La première moitié de 2011 la Diamond Trading Company (DTC) a annoncée une hausse de 33% en diamants bruts comparée à 2010.
 
Les États Unis ont d’une part apparemment surmontés la crise et d’autre part la Chine et l’Inde, avec leurs classes moyennes en pleines croissances, continuent leurs ascensions régulière comme acheteurs important de joaillerie et de pierres précieuses. Fait remarquable est que le Japon, que l’on croyait temporairement exclu suite à la catastrophe du tsunami se relève plus vite que prévu.
 
La crise financière mondiale a joué un rôle important, car les valeurs se volatilisent, la confiance dans les institutions bancaires est perdue. L’or, le diamant et les pierres précieuses « Gemmes » sont devenus des valeurs refuges.
 
On observe les symptômes typiques d’une situation de crise économique : les diamants et pierres précieuses de qualité moyenne sont boudés et les prix baisses, par contre les gemmes, le haut de gamme, sont convoitées et les prix flambes. Les pierres précieuses et fines suivent cette tendance, en dehors des « classiques », saphirs bleus, émeraudes et rubis, la tanzanite a fait un come back ainsi que l’aigue marine. Le spinelle attire de plus en plus le consommateur suivit du saphir jaune, les prix ont d’ailleurs grimpé en conséquence. Selon M.Robertson dans « Gem Market News » le grenat revient lui aussi à la mode.
 
En Chine, après une campagne de promotion pour la tanzanite, la bijouterie locale a vue une demande accrue pour cette pierre passée partiellement dans l’oubli depuis une dizaine d’années.
 
La plus forte hausse a été enregistrée pour les rubis de plus de 2 carats, non traités de Birmanie. La différence entre les pierres traitées et non traitées est devenue très importante. Une hausse de près de 100% a été enregistrée sur le marché chinois, le saphir gemme Birman et Ceylan non chauffé et non traité a connu lui aussi une forte augmentation. Des beaux rubis du Vietnam sont venus sur le marché, mais la qualité reste malgré tout inférieure au Birman. La production des mines de Thaïlande et du Cambodge a fortement diminuée ces dernières années ainsi que la qualité qui reste inférieure à celle du prestigieux voisin de la Thaïlande; les mines de Mogok et de Mong Hsu en Birmanie.
 
Malheureusement une grande partie des corindons sont chauffés, d’autres ont des fissures rembourrées d’époxy, de pate de verre, sont améliorés par diffusion ou tout simplement huilé comme les émeraudes. La valeur d’un corindon naturel est de 200 à 300 fois supérieur à une pierre traitée. Des acheteurs trouvent régulièrement, à la mine, des pierres traitées mélangées dans les lots originaux. Des cristaux de rubis et saphirs « gemme » (brut) d’une vingtaine de carats, trouvé sur les sites de production, furent analysés par des acheteurs gemmologues et s’avéraient être des « Verneuil » taillés en cristal de corindon (Revue de l’AFG de décembre 2011). Phénomène que l’on retrouve aussi dans le secteur du diamant, près des sites alluvionnaires, où l’on mélange des cristaux (octaèdres et dodécaèdres) en verre, en cubique zirconium ou des cristaux de phénacites, finement ciselés (imitation de trigons), mélangé dans des lots de diamants naturels.
 
Mais la Tanzanie et le Madagascar produisent aussi de belles pierres et dernièrement le Mozambique est venu s’ajouter auprès des pays producteurs de rubis et pourrait aussi en devenir le plus grand producteur.
 
Malgré tout l’origine de la pierre est un facteur déterminant, une émeraude Colombienne aura toujours une plus value qu’une Brésilienne, un rubis Birman vaudras plus qu’un rubis de Madagascar et ce pour la même couleur, la même pureté et la même vivacité. Si cette situation est injustifiée, c’est la loi du marché, celle de l’offre et de la demande. Et surtout une part de rêve, de saga, de légende tout comme les diamants de Golconde.
 
Depuis la création du « rubis de Genève » fin du 19e siècle, beaucoup de fabricants de synthèses, français, japonais, russes, américains sont apparus sur le marché au courant du 20e siècle. Aucune des synthèses n’a vraiment connu un succès commercial. Nous retrouvons les spécimens chez des collectionneurs ou dans les collections des écoles de gemmologie, rarement en bijouterie, où l’on trouve tout au plus du verre coloré ou du spinelle synthétique accompagné de zirconium synthétique ou même de strass. Que l’on serti ou même colle exclusivement dans la bijouterie fantaisie (argent ou plaqué). Par contre le marché de la bijouterie or 18 Ct utilise les pierres précieuses naturelles, mais souvent traitées. Si la pierre est vendue comme telle, cela ne pose aucun problème pour le consommateur qui peut ainsi acquérir une pierre précieuse à un prix bien plus avantageux.