L’Ambre | FR

L’or du Nord ou le Miel de Fortune* est connu depuis l’antiquité, son nom serait d’origine arabe « anbar » ou « al-anbar », aussi nommée « succin ou succinite ». Selon d’autres sources le nom grec était « electron », suite à ses propriétés d’attraction de d’objets légers, lorsqu’on le frotte contre un tissu et pouvant même émettre des étincelles.

Vu que l’ambre est une résine fossile des pins, pinus (pinites) succinifera, solidifié il y a 10 à plus de 200 millions d’années, il sut piégé des végétaux et des insectes des ères tertiaire ou cénozoïque et même du secondaire ou mésozoïque (Crétacé, Jurassique).
 
Pour le botaniste, le rôle de la résine est un réflexe défensif à l’encontre des insectes. La résine étouffe physiquement les insectes. Cette défense nous a laissé des témoignages inespérés des périodes à l’aube de la vie sur notre planète. Les spécimens retrouvés sont pour nous une fenêtre sur la vie avant l’apparition de l’Homo Sapiens. Ajoutons que la résine de pins peut même attirer les insectes et ainsi les piéger.
 
Des exemplaires d’insectes ou même de petits reptiles exceptionnels à jamais disparus sont restés intacts, immortalisés grâce à l’ambre qui les a figés pour l’éternité. Ce sont des pièces rares et recherchées, mais ajoutons immédiatement, souvent hors prix. La couleur varie du jaune miel à brun-orange, d’opaque à transparent. Mais il existe aussi des tons bleu, verdâtre à noir.
 
Les plus connus proviennent des fonds marins de la mer Baltique que l’on trouve sur les plages après une tempête. La houle les libère des fonds marins. Les sites les plus importants sont dans la région sont Kaliningrad en Lituanie, les plages de Pologne, Danemark, Finlande, Suède. Mais aussi sur le littorale de la Norvège et même des Pays Bas (la Frise). Ajoutons la Roumanie (Olanesti), la Sicile (simétite) et l’Espagne (Alava Araba), au Moyen Orient le Liban et en Extrême-Orient, la Chine, la Birmanie-Myanmar (burmite), la Nouvelle Zélande et autour de l’Atlantique avec le Canada, la République Dominicaine et sur les côtes des États-Unis. L’Afrique avec le Congo, la Tanzanie et Zanzibar sans oublier l’ile des pierres précieuses de Madagascar. En France l’ambre est même parfois présent en Charente-Maritime, à Pont Sainte-Maxence (au nord de Paris) et dans l’Oise.
 
Vu le prix souvent exorbitant de l’ambre ayant des inclusions fossiles, la fraude est irrémédiable. La fraude la plus connue est le plastique, facilement décelable à l’aide d’un briquet, l’ambre dégage une odeur aromatique et la flamme continue à brûler, les imitations plastiques et bakélite se carbonisent avec une odeur typique carbonisée. Pour éviter le briquet, on peut utiliser une aiguille chauffée à blanc, qui dégagera une odeur de pin à l’encontre du plastique qui lui dégagera une odeur piquante de carbone synthétique. Attention car des « fabricants » osent introduire des huiles odorantes dans leurs falsifications.
 
Tardy et Dina Level nous donne la formule : On mêle 61 grammes d’huile d’amande douce avec 1,25 gramme de jaune de chrome et on ajoute 1 kilo de résine de copal pulvérisée et passée au tamis fin. En remplaçant le jaune de chrome par 3,8 grammes de gomme-gutte que l’on filtre afin de la clarifier, on obtient une matière translucide.
 
Anderson utilise une autre méthode d’identification, une goutte d’éther méthylique transforme l’imitation en masse gluante. Le système le plus classique et le plus facile est le poids spécifique. L’ambre varie de 1,05 à 1,15 rarement 1,30. Il suffit de le plongé dans de l’eau salée à une proportion de +- 5 cuillères de sel dans un verre d’eau. L’ambre flottera et les imitations sombreront. Nous avons trouvé des imitations spectaculaires à Sainte Marie aux Mines 2011 de provenance de Chine. Le fabricant (Binaligems) de Munich, le représentant pour l’Europe, est correcte et annonce immédiatement la couleur. Nous vendons nos pièces de 1000 à 3000 €, la même pièce, si elle devrait exister dans la nature coûterait au minimum 1000 fois plus.
 
L’ambre jaune symbolise la santé, la sympathie, l’amabilité, selon Laura Tuan et Hettie Henriette dans « Pouvoirs et Magie des Pierres précieuses », mais aussi la vertu, la sagesse et la joie de vivre. L’ambre accompagne l’homme préhistorique conférant à certaines pierres des pouvoirs divins voir magiques depuis plus de 30.000 ans.
 
La composition de l’ambre est un mélange de résine fossile avec la formule approximative C10 H16O, soit des chaînes hydrocarbonées aromatiques. Sa dureté est faible de 2 à 2 ½, avec un indice de réfraction de 1,54 et un système cristallin amorphe sans clivage possible, les cassures sont conchoïdales. Vu sa faible dureté on travaille facilement l’ambre en boule ou simplement un polissage sur la forme brute pour montrer les inclusions. Les petites pièces brutes sont simplement polies, on en fait des colliers. Mais aussi des bagues, des pendentifs et des objets divers, sans oublier la fameuse « Chambre d’Ambre » des Tsars, volée par les Nazis lors de l’invasion de l’Union Soviétique en 1945.
 
Le copal est un cousin de l’ambre, de couleur champagne, plus jeune moins dur. C’est une sécrétion de résine, actuelle ou ancienne, produite par diverses légumineuses d’Afrique et d’Inde. Ce n’est pas l’âge qui fait la différence entre ambre et copal, mais bien l’affinité botanique nous raconte Eric Geinaert. L’ambre est sensible à la chaleur, pour cette raison il faut rester en-dessous de 100° lors de la taille, il faut aussi lors de la taille, rincer abondamment le disque de polissage. Il peut être travaillé à la scie, à la lime et au papier de verre. Pour le polissage il faut utiliser un disque en feutre ou en cuir, le coton donne de bons résultats, comme poudre, l’oxyde d’étain, le triple, linde A et l’oxyde d’aluminium donne les meilleurs résultats, le tout à une vitesse de 500 trm à maximum 1000 trm et … bien arrosé.
 
* L’Ambre Miel de Fortune et Mémoire de Vie d’Eric Geirnaert.