LAPIS-LAZULI et l’AFGHANISTAN | FR

Une « nouvelle » a fait la une des journaux américains : une découverte sensationnelle a été faite par des géologues du Pentagone, ils ont « découvert » en Afghanistan des gisements d’une valeur de plus de plusieurs milliards de dollars en minéraux.

Il y aurait pour plus 340 milliards d’Euro en fer, 220 milliards de cuivre, 65 milliards de Niobium, 40 milliards de Cobalt, 20 milliards d’or, 20 milliards de molybdène et des mines importantes de lapis-lazuli.
 
Le plus bizarre est que cette sois disant découverte était déjà connue des Russes et bien avant eux des peuplades locales et voisines et même avant les conquêtes d’Alexandre le Grand. Surtout le lapis-lazuli Afghan était connu pour sa qualité exceptionnelle il y a plus de 9000 ans.
 
Le Bescherelle du début du 20e siècle mentionne des mines d’argent, de plomb, de fer, d’antimoine, mais aussi du sel gemme, du soufre, de l’alun et naturellement du lapis-lazuli en Afghanistan.
 
Le Grand Larousse encyclopédique de 1960 précise : la structure sociale reste très médiévale et la mise en valeur des ressources du pays est en retard. Le pétrole des régions septentrionales, le charbon d’Haibak, le fer de la vallée de Ghùrband ne sont pas exploités. Il reste encore les mines de la passe de Djagdalak, à l’est de Kaboul qui produisent de beaux rubis.
 
Le dictionnaire encyclopédique d’Hachette de 1980 ajoute : le sous-sol est riche en or, charbon, fer, gaz naturel mais peu exploité par manque de routes et de voies ferrées. Ce qui confirme, que les richesses de ce pays étaient connues, depuis bien longtemps.
 
Deux questions se posent, ou bien les américains sont des ignorants malgré leur organisation mastodonte; le CIA, ou bien le but était depuis le début, accaparer les biens du pays dans la même ligne de conduite que le pétrole Irakien. Nos arrière petits enfants auront peut être la réponse dans leurs manuels d’histoire.
 
Lors des fouilles archéologiques aussi bien en Afrique, en Asie qu’en Europe ont a découvert du lapis provenant de l’Afghanistan, le berceau de cette pierre ornementale. Ce n’est qu’au 18e siècle que furent découvertes d’autres sources en Russie, en Birmanie et plus tard au 19e siècle au Chili. Mais tous de qualité inférieure.
 
Sur le site de la ville de Mehrgarh une des première de la civilisation harappéenne vers 7000 avant J.-C., dans le Penjap et détruit par les Aryens 1500 avant J.-C., ont a découvert des traces de l’utilisation du lapis comme ornement. Mais aussi des vestiges de tailleries antiques y furent découvertes où des outils identiques à ceux utilisés il y n’a pas encore si longtemps dans la région, furent retrouvés. Des tours à archet, des mèches, des pierres de polissage, des lamelles parmi du déchet de lapis, prouvant ainsi une industrie active, nous raconte Claire da Cunha dans son livre « Le Lapis Lazuli ».
 
Les procédés de la glyptique n’ont guère varié, depuis les civilisations les plus reculées jusqu’à nos jours, écrit en 1894 Ernest Babelon dans son livre « La Gravure en Pierre Fines ». Les lapidaires de cette époque utilisaient les mêmes que ceux que les témoignages anciens mettent entre les mains de Pyrgotèle, Dioscoride ou de Valerio Vicenti. Si ces maîtres de la glyptique revenaient à la vie, ils ne trouveraient rien de changé dans ce qui a constitué l’essence de leur noble profession, et ils pourraient s’asseoir sans étonnement devant l’établi de leurs arrière-neveux. Les procédés de l’art ne varient pas tellement. Les peintres et sculpteurs d’à présent ont ils des secrets de métier inconnus de Michel-Ange ou Vermeer ?
 
Les instruments du graveur de pierres fines sont des forets de fer mousse divisé en trois catégories : 1° la bouterolle ou trépan avec son extrémité arrondie perce droit, formant des cavités hémisphériques plus ou moins larges et profondes.
 
2° la molette ou scie, sorte de petite scie circulaire dentelée, qui trace des lignes. 3 la charnière ou ciseau courbe, qui creuse les sillons. Ajoutons les poudres abrasives, d’émeri ou de diamant mélangées à de l’huile.
 
Ces outils étaient mis en mouvement, soit par un tour à pédale, soit à l’aide d’un archet et est actuellement remplacé par un petit moteur électrique. Déjà à la fin du IIe millénaire avant J.-C., la métallurgie dévient importante en Afghanistan, ont y travaille le bronze, le fer et en bijouterie l’or et le lapis sortant des mines locales. Fin du IIe siècle avant J.-C., les orfèvres connaissent les différentes techniques de transformation du métal, ainsi que le montage des pierres dures. Ils ont travaillé pour toutes les cours hellénistiques en exécutant des parures d’or et de lapis. Le trésor d’objets d’or de Tillia-tepe, découvert par hasard, est précieux pour l’étude de cette période.
 
Des fouilles sur des sites de plus de 5000 ans en Mésopotamie, attestent qu’à cette époque le lapis fut utilisé en bijouterie. Les Grecs, lors de la période d’Alexandre le Grand, contrôlèrent l’extraction du lapis en Afghanistan. Ay Khanoum est une cité Grecque qui contrôlait non seulement le négoce et l’exportation du lapis, mais grâce à sa situation stratégique, aussi le commerce de la soie en provenance de la Chine vers la Méditerranée. Les Romains étaient passés des maîtres dans la glyptique sur cette roche d’un bleu intense venue d’Orient.
 
Mais le lapis fut aussi employé en poudre comme cosmétique aussi bien par les Égyptiens que par les Chinois, pour teindre les cils ou le contour des yeux. Très tôt les peintres emploient le lapis pillé pour obtenir des tons bleu roi à outremer.
 
Anselem Boèce de Boot dans son œuvre « Germmarum et lapidum historia » du début du 17e siècle en donne la recette. Les peintres de la Renaissance utilisent le lapis avec précaution vu que c’est une denrée rare mais indispensable pour obtenir les tonalités bleues requises. En Italie les artistes de Torre del Greco utilisent le lapis pour y graver des sujets antiques tel que Jules César ou Alexandre le Grand. Mais il est aussi utilisé en joaillerie et surtout dans la décoration des objets d’art où il est serti dans de l’or et de l’émail. On retrouve de merveilleuses boîtes, cachets, coupes, ainsi que des vases, des flacons et des services de table incrustés de lapis tout au long de cette période.
 
Même au 19e siècle Fabergé l’utilisera dans ces créations. Ajoutons finalement J.Bolman dans son œuvre « Hanboek voor Edelsteenkunde » (manuel de gemmologie) de 1930 où il mentionne aussi les sites de Firuskuh en Afghanistan où l’on trouve de la toute belle turquoise.