Histoire du Diamant Synthétique | FR

Les alchimistes croyaient que la pierre philosophale, les matériaux nobles étaient faits à partir d’une des matières les plus viles.

La nature semble avoir été partiellement d’avis de ses précurseurs de la chimie en produisant les gemmes les plus belles avec une substance des plus communes, comme le diamant qui n’est autre que du carbone cristallisé.
 
Les anciens croyaient que l’éclat du diamant provenait du soleil, car selon eux on ne trouvait pas de diamants dans les régions froides (l’Europe) mais seulement dans les pays ensoleillés comme l’Orient (l’Inde).
Actuellement on sait que les régions froides telles que le Grand Nord Canadien et la Sibérie sont eux aussi d’importants producteurs de diamant.
L’homme a toujours recherché à falsifier ou imiter les produits de la nature qui ont une grande valeur, l’or et les pierres précieuses. Il est normal que les alchimistes ont non seulement essayé de « fabriquer » de l’or mais aussi le diamant. Le diamant a toujours intrigué nos ancêtres. C’est aussi la raison pour laquelle les anciens Grecs ont nommé le diamant « Adamas » (l’indomptable) car ils ne pouvaient pas le tailler ou le scier.
 
Pline l’ancien raconte dans « Histoire de la nature » …Non seulement le diamant résisterait à l’action du feu, mais encore que les plus hautes températures ne parviennent même pas à le chauffer. Ce n’est qu’en 1609 que Boëce de Boot soupçonna que ce minéral pouvait être inflammable. Au milieu du XVIIe siècle, le savant anglais Boyle démontra que le diamant « disparaissait » sous l’influence d’une forte chaleur. En 1694 Cosme III, grand-duc de Toscane fit soumettre un diamant à l’épreuve du feu en employant comme source de chaleur les rayons du soleil concentrés à l’aide d’un miroir concave. Cette expérience fut répétée plus tard à Vienne par l’Empereur François Ier. Un diamant fut placé dans un fourneau et se sublima. D’autres expériences suivirent avec les mêmes résultats, Lavoisier lui-même participa aux recherches. Après de multiples expériences on découvra que si le diamant n’entre pas en contact avec l’air (oxygène) il supporte les plus hautes températures.
 
C’est en 1797 que S.Tennant découvre que le diamant est une autre forme de cristallisation du carbone à l’instar du graphite qui est aussi une cristallisation stable du carbone à température ambiante.
Les premières expériences scientifiques sur la synthèse du diamant remontent au XIXe siècle. Les résultats étaient de la poudre microscopique, des dépôts invisibles à l’œil nu et même à la loupe. Ganal et Ganniard de la Tour dès 1828 auraient fait une première expérience de synthèse en partant de sulfure de carbone. Au microscope apparaissaient de petits cristaux ressemblants à des octaèdres obtenus par « volatilisation lente produite dans un courant d’induction ». D’autres ont essayé des étincelles électriques sur des mélanges de gaz d’acide carbonique et d’hydrogène. Despretz, pendant un mois, fit jaillir des étincelles de fils de platine sur un cylindre en carbone et obtint des cristaux microscopiques de diamant (selon la légende). Bien d’autres chercheurs firent des essais, comme Lionet, Mc Tear, Marsden, Hannay et Moissan(son nom sera donné à la Moissanite, nouvelles imitations du diamant).
 
Toutes ces expériences donnaient seulement une conclusion sérieuse : le diamant est du carbone cristallisé Co2, à température ambiante et pression normale ; la cristallisation est le graphite, matière noire et tendre, parfait lubrifiant.
 
Le physicien Percy W.Bridgman de l’université de Harvard fut le premier à établir les conditions requises pour fabriquer le diamant.
Pour obtenir le cristal de diamant il faut des températures de 1.500 à 2.000 C° et des pressions de plus de 70.000 atmosphères. Cette technique a reçu le nom de HPHT (Haute pression et haute température), les mêmes conditions qui se présentent aux grandes profondeurs de notre planète (+- 200 à 300 km) où se créent les cristaux de diamants naturels. Ce n’est qu’au courant des années 50 que l’on parvint à construire des appareils pouvant supporter ces énormes pressions et températures. Les appareils forts couteux se détruisirent lors des expériences ne pouvant supporter ces conditions extrêmes. Le prix de cette production était trop élevé. Ce sont les chercheurs du groupe Suédois A.S.E.A. (Allmana Avenska Elektriska Aktiebolaget) qui les premiers en 1953 ont commencé à « fabriquer » du diamant synthétique à l’échelle industrielle, la publication ne fut faite que deux ans plus tard. Année ou le puisant groupe américain G.E.(General Electric) lui aussi démarra la production de diamants synthétiques en déposant son brevet quelques jours avant les Suédois. En 1959 la société Sud Africaine De Beers, les Russes et les Chinois commencèrent eux aussi à produire. Le diamant industriel naturel, principalement de provenance du Congo Belge, qui avait une valeur de 40 à 50 $ le carat chuta à un $ le carat.
 
Le grand avantage du diamant synthétique industriel est que grâce aux technologies mises au point par les fabricants, on peut adapter la qualité, la structure du diamant selon les besoins. Ainsi on fabrique des cristaux, des poudres, des grains pour chaque emploi différent : le sciage, le forage ou le polissage des matières diversifiées comme le verre, le marbre, le granite, la roche, le béton, les pierres précieuses mais aussi l’acier la porcelaine et toutes les matières dure. On peut dire que sans le diamant il y n’aurait pas eu de révolution technologique du XXe siècle. L’industrie automobile (l’alésage, forage), l’aviation, le forage au pétrole, la conquête spatiale, la cybernétique, la chirurgie (les microtomes-scalpel), et même la biologie (molécule de carbone).
 
La production mondiale du diamant industriel (naturel et synthétique) est 8 fois supérieure à celle du diamant naturel, à cette différence que le diamant industriel disparaît à l’emploi. Certains diamants employés dans l’industrie tel que le diamant des filières retournent vers la joaillerie lorsque les trous se sont agrandit par usure afin d’y être taillé finalement pour la joaillerie. Dans ce cas par exemple, l’industrie paye plus cher le diamant brut au départ que le secteur de la joaillerie.
 
Ce n’est donc pas le diamant de mauvaise qualité qui part automatiquement vers l’industrie, l’industrie emploie lui aussi des diamants purs (microtome, plaquettes, etc.)
 
Actuellement la production de diamants synthétiques peut à peine suivre la demande du secteur industriel, c’est une des raisons du prix élevé de certaines qualités. Dans le cas du diamant de joaillerie, le diamant synthétique est bien trop cher comparé au diamant naturel. Les frais de productions-fabrications sont bien supérieurs à l’exploitation naturelle.
Quelques diamants synthétiques de belle qualité taillée (de +- 0,20 à 0,80ct) sont apparus sur le marché diamantaire, il y a quelques années, mais ont été très vite achetés par des collectionneurs et laboratoires d’expertises. Actuellement ils sont introuvables car non compétitifs. A ne pas confondre avec les immitations telles que le CZ (cubique zirconium), la Moissanite, le Yag...
 
Eddy Vleeschdrager
 
 
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