1914-1918 | FR

Le secteur diamantaire est tout comme toute les autres industries au seuil de la « Grande Guerre », qui va non seulement entrainer une catastrophe humanitaire mais aussi une révolution sociale, industrielle et économique.

Les diamantaires n’avaient pourtant pas connu, au courant de la « belle époque », que des périodes de bonheurs et prospérités. La guerre espano-américaine des années 1898, la guerre du Transvaal de 1899 à 1900, suivie d’une crise économique au États Unis furent des années de vaches maigres pour les négociants et fabricants diamantaires. La guerre des Balkans italo-turc de 1911 à 1913 était un déjà un présage du cataclysme.
 
Le 4 août 1914 la Belgique est envahie par les troupes allemandes, des centaines de tailleurs sont mobilisés, d’autres d’origine hollandaise et russe s’enfuient vers la Hollande qui n’est pas en guerre. Lorsque la ville d’Anvers est prise en octobre, les tailleurs qui ont su partir à temps s’installent à Amsterdam et certains partent pour l ‘Angleterre. Le gouvernement anglais décide arbitrairement de ne plus envoyer du diamant brut à Anvers sous occupation et ceci malgré les supplications de la nouvelle organisation patronale « Belgische Diamantfabrikanten Vereeniging » (Association des fabricants diamantaire belge) fondée en janvier 1914 et soutenu par le syndicat ouvrier. Le chômage était inéluctable et la majeur partie des tailleurs anversois sont envoyé au travail forcé en Allemagne.
 
Pendant toute cette période le chômage, la famine et la misère étaient au quotidien pour les diamantaires et la population anversoise où toute activité c’était écroulée. Par contre Amsterdam connu un regain inespéré au détriment d’Anvers. Cette situation apporta une première faille dans la solidarité de l’alliance universelle des syndicats ouvriers diamantaires. Car les ouvriers anversois ne furent pas la bien venu auprès du syndicat amstellodamois, à l’encontre du syndicat français où les tailleurs anversois furent reçu à bras ouvert.
 
Ceux qui choisirent l’Angleterre s’installèrent à Brighton mais pas pour tailler le diamant en première instance. Les usines à munition avaient un besoin urgent de mains d’œuvre car leurs techniciens étaient aux champs de bataille dans le nord de la France et sur le front belge. Après plusieurs mois la De Beers décida de créer un centre de taille pour les invalides revenant du front. C’était d’ailleurs un rêve chéri par la De Beers, créer sa propre industrie diamantaire près de son siège. Avec l’aide d’instructeurs belges une petite industrie vit le jour mais ne posa pourtant jamais de concurrence effective à Anvers une fois la guerre terminée.
 
Pour l’Allemagne la débâcle commence déjà le 10 juillet 1915 en Afrique, le Sud-Ouest africain, riche en diamants, tombe aux mains des troupes Anglo-Africaines. Malgré les critiques internes Sud Africaines contre cette coalition, pour un pays sortant tout juste de la guerre sanglante des Boers contre les Anglais, c’est un succès.
 
C’est une guerre rapide menée par une armée suréquipée en matériel et en nombre qui écrase les 5000 colons-réservistes. Ceux ci seront ensuite renvoyés aux champs pour cultiver à nouveau leurs terres. Cette capitulation augmente malgré tout le prestige des sud-africains qui annexent la Namibie, celle ci restera sous protectorat de 1920 à 1971.
 
Lorsque la paix est signée, les tailleurs aussi bien ceux étant à Brighton qu’à d’Amsterdam sont heureux de pouvoir renter dans leurs ville natale. La pression pour le retour était si forte que l’on formula « si les tailleurs anversois n’auraient plus de place sur un bateau pour revenir dans leurs ville, ils reviendraient à la nage ».
 
Malgré tout une poignée de tailleurs belge et anglais sont resté en Angleterre, créant ainsi un noyau qui 20 ans plus tard allait à nouveau connaître une arrivée massive de tailleurs fuyant une fois de plus l’invasion allemande. Les années d’après guerre furent difficiles économiquement, l’alliance ouvrière blessée par les dissensions, ainsi que la lente reconstruction des infrastructures. 1919 est créée le Vrije Diamanthandel (le commerce libre du diamant) qui réunit principalement les fabricants de la Campine anversoise où une extension importante a lieu depuis l’électrification.
 
Mais déjà 1920 annonce une reprise qui va faire revivre le secteur, une véritable révolution de la mode à lieu, Coco Chanel lance une nouvelle mode, fini les parasol, fini les gants et les grands chapeaux. La femme est devenue indépendante et achète ses bijoux elle même. La Bourse du Diamant construit son immeuble en néoclassique en 1921 avec une façade et une salle imposante. Mais 1923 restera une date inoubliable dans les annales de la ville d’Anvers qui organisera le plus fabuleux cortège de son histoire : Le Cortège des Bijoux.

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